Administration des médicaments
Liens rapides vers info d’administration pour quelques médicaments fréquents :
Tous ce qui s'injecte peut se boire ?
Ce n’est pas tout le temps vrai !
C’est une croyance qui a la vie dure :
Quelques exemples pour démolir cette vieille croyance
- si on pouvait boire de l’insuline cela rendrait service à de nombreux diabétiques insulinodépendants ! obligés de se faire des injections 2 ou 4 fois par jour (selon le protocole) voir plus si déséquilibre !
- les patients alités n’auraient plus 2 ou 3 injections / jour avec de la Calciparine®
(car on ne peut bien sûre pas la boire!). - il est évident qu’en cas d’anémie on ne peut pas boire une poche de sang à la place de la transfusion !
1. Modification de l’efficacité du traitement :
- Différence de biodisponibilité
(fraction de la dose du médicament qui atteint la circulation sanguine sous forme inchangée) - Principe actif dégradé en milieu acide
⇒ NON UTILISABLE si le principe actif est exposé au pH de l’estomac (ex : INEXIUM® IV)
2. Intolérance gastro-intestinale
Solutions hyperosmolaires
(trop concentrées)
- PO ⇒ max 1000 mOsm/kg au delà risque constriction du pylore et causer des nausées, vomissements et crampes (retard de la vidange gastrique).
Il est conseillé de prendre le médicament après le repas ou de le diluer dans un verre d’eau ou plus (cela dépends de la quantité de médicament) - Si jéjuno max = 600 mOsm/kg
(car risque de diarrhées osmotiques)
pH extrêmes (< 4 ou > 8)
⇒ diluer car risque de brûlure caustique
excipients
(tel que l’alcool benzylique qui peut être toxique si < 1 an)
3. Digestion
Certains produits sont purement et simplement digérés, donc détruits (ex : insulines …)
Atropine
pH 3 à 6.5 et 200 à 300 mOsm/L
Amiodarone (DCI) ou (CORDARONE®)
pH 3.5 à 4.5 mais la forme orale existe (cp. 200 mg)
Midazolam (DCI) ou (HYPNOVEL®)
pH 2.8 à 3.8 et 259 à 385 mOsm/kg
Néfopam (DCI) ou (ACUPAN®):
Utilisation de la forme injectable sur sucre = utilisation hors AMM (sous la responsabilité du prescripteur)
bien que très fréquente en France on peu trouver une fiche de synthèse acupan-fiche (2 p.) concernant le bon usage de ce médicament (où la voie orale est citée avec la mention hors AMM).
« plus d’infos … »
Par ailleurs la forme cp de ce produit est disponible en Belgique (cf Notice).
De nombreuses infos sont disponibles dans la question du Dr M. CHAUVIN (pdf de 33 p.) notamment sur les raisons de son efficacité per os (ou sub lingual) malgré sa faible biodisponibilité (p. 7), vous trouverez aussi d’autres informations ainsi qu’une étude sur son usage extra-hospitalier (pour les plus motivés) dans le mémoire du Dr T. HEISSAT (pdf de 133 p.)
Phénobarbital (DCI) ou (GARDÉNAL®)
pH 9 à 11 et 200 mOsm/L ⇒ à diluer (la forme cp per-os existe)
Vancomycine (DCI)
(il n’existe pas de forme orale, et c’est la forme IV qui est utilisée en per os)
Oral / SNG: 500 mg / 10 ml d‘eau puis diluer dans 30 ml de jus (oral) ou d’eau (SNG)
ne passe pas la barrière digestive.
Indiqué spécifiquement dans les colites pseudo membraneuses (action locale et non générale comme le traitement IV). Ce n’est donc pas le même motif de prescription. On se rend compte que même si on peut le prendre per os ce n’est pas en remplacement de son usage IV !
Suivez ce lien pour plus d’info sur les traitements des diarrhées à clostridium difficlae
Per os : ouvrir, broyer ou écraser ?
L’écrasement d’une forme orale sèche désigne le broyage d’un comprimé, la division d’un comprimé pelliculé non sécable ou à libération prolongée (LP), ou l’ouverture d’une gélule gastro-résistante (sauf si la gélule contient des microgranules LP). L’écrasement des microgranules LP d’une gélule, y compris le fait de les mâcher, est également concerné.
Le Broyage des Médicaments : Pratiques, Risques et Recommandations
Le broyage des médicaments est une pratique courante, notamment en EHPAD où elle concerne une personne sur trois. Cependant, 42 % de ces médicaments avaient une forme galénique contre-indiquant l’écrasement, d’après l’étude
« L’écrasement des médicaments en gériatrie : une pratique « artisanale » avec de fréquentes erreurs qui nécessitait des recommandations. »
[Octobre 2012, La revue de médecine interne]
Lien vers l’article original https://doi.org/10.1016/j.revmed.2012.05.014
De plus le broyage devrait être prescrit par le médecin[1], ce qui n’est pas souvent le cas.
Et l’infirmier qui le fait sans prescription peut être poursuivi pour négligence.
Il en va de même pour l’administration par sonde gastrique ou gastrostomie.
- Le broyage des médicaments doit être prescrit
- Base légale de l’obligation de prescription du broyage des médicaments
Même si c’est évident, il est utile de rappeler qu’on a recours au broyage des médicaments quand le patient a des troubles de la déglutition, et c’est souvent par facilité.
Le broyage des médicaments est une pratique qui doit rester exceptionnelle. La priorité est de trouver une autre alternative (ce qui serait possible dans 9 cas sur 10)
[1] Selon l’article 5132-3 alinéa 2
- Signaler au médecin les difficultés du patient à avaler.
- Rechercher des alternatives : Demander au médecin ou au pharmacien si d’autres solutions sont envisageables. Par exemple, privilégier une forme unitaire ou une forme buvable (sirop, solution, suspension) avant d’écraser.
- Prescription : Rappeler au médecin qu’il doit prescrire le broyage si aucune alternative n’est possible. Il est nécessaire d’évaluer la nécessité du broyage avant de le prescrire.
Le broyage des médicaments comporte des risques significatifs, tant pour les patients que pour les soignants.
1. Risques pour les Soignants
La personne effectuant le broyage s’expose à un risque de toxicité.
- Risque allergique : Des particules sont libérées lors du broyage, pouvant être allergisantes par inhalation ou dépôt cutané/oculaire.
- Risque toxique : Manipuler sans protection individuelle (masque et gants) peut être dangereux, notamment pour les anticancéreux oraux[1] ou les immunosuppresseurs.
- Risque juridique : En cas de préjudice suite à l’administration d’un médicament écrasé ou d’une gélule ouverte sans prescription médicale, l’infirmière peut être mise en cause pour négligence.
2. Risques pour les Patients
Tout changement de forme galénique peut modifier la tolérance et/ou l’efficacité du médicament.
- Surdosage : L’écrasement d’une forme à libération prolongée (LP) peut entraîner un passage trop rapide du principe actif dans le sang, avec un risque de surdosage. Par exemple, l’écrasement de comprimés d’hydromorphone à libération lente.
- Irritation des muqueuses : Possibilité d’irritation des muqueuses buccales ou gastriques, pouvant aller jusqu’à l’ulcération (ex. : bisacodyl, rivastigmine, acide alendronique).
- Incompatibilités physico-chimiques : Induites par le broyage simultané de plusieurs substances actives.
- Baisse d’efficacité : Peut survenir par perte de produit (matériel non adapté), interaction médicament/liquide ou médicament/aliment, rejet par le patient (goût désagréable), inactivation par l’acidité de l’estomac (comprimés gastro-résistants), ou altération par la lumière/humidité (médicament photosensible).
- Contamination croisée : Administration de fragments de substances actives d’un patient à un autre si un système d’écrasement commun (mortier et pilon) est mal nettoyé.
- Modifications de biodisponibilité : La littérature décrit une biodisponibilité diminuée (pantoprazole) ou augmentée (lévothyroxine, clopidogrel) suite à l’écrasement.
[1] Risque tératogène : La manipulation de produits tératogènes (ex. : anticancéreux oraux) ne doit pas être réalisée par une femme enceinte, l’exposition professionnelle pouvant multiplier par 2 les risques de fausse-couche.
Si une opération de broyage est nécessaire, des précautions fondamentales doivent être prises.
- Prescription médicale écrite
- Hygiène +++
- Protection individuelle : Porter des gants, un masque et une blouse.
- Personnel : Le broyage ne doit pas être réalisé par des femmes enceintes ou allaitantes en cas de risque tératogène.
- Processus d’écrasement :
– Écraser les médicaments séparément l’un après l’autre.
– au plus près de l’administration et limiter la perte de poudre.
– pas d’interruption de tâche.
– Celui (celle) qui écrase est celui (celle) qui administre pour garantir le bon médicament au bon patient.
- Administration : avec de l’eau ou de l’eau gélifiée, en étant prudent avec certains aliments (boissons chaudes ou acides) et en respectant l’horaire de prise.
- Dispositifs pour écraser :
Utiliser un matériel adapté, facile à nettoyer et de préférence sans contact direct avec le médicament (ex. : broyeurs TOOKAN® ou Silent KNIGHT® qui utilisent un sachet). Les pratiques « artisanales[1] » sont déconseillées.
[1] Verre/ramequin, cuillères, couteaux, écrase-comprimé en plastique et l’utilisation de mortier/pilon ou d’écrase-comprimé à vis
Formes Médicamenteuses à Ne Pas Écraser / Ouvrir
La forme galénique d’un médicament est conçue pour une action optimale ; seuls certains comprimés ou gélules peuvent être écrasés sans conséquence.
Les comprimés sécables ne sont pas forcément écrasables.
En cas de doute, il est conseillé de consulter la liste des médicaments écrasables.
Formes à ne pas écraser par principe (car c’est inutile)
- Formes ORO dispersibles : Elles peuvent être administrées par sonde entérale après dissolution dans un peu d’eau (ex. : lansoprazole orodispersible).
- Formes LYOC : Conçues pour se dissoudre rapidement dans l’eau ou la salive, elles sont une alternative pour les patients ayant des difficultés à avaler (ex. : phloroglucinol lyoc).
- Formes effervescentes : Se fragmentent et se dissolvent rapidement dans l’eau (min. 20 mL). Il faut remuer pour éliminer le gaz carbonique et éviter ballonnements (ex. : paracétamol effervescent).
- Formes sublinguales ou à sucer : Doivent fondre sous la langue et ne doivent pas être avalées ni administrées par sonde entérale (ex. : buprénorphine).
Formes à ne pas ouvrir ou écraser en raison de leur mode de libération
Formes à libération prolongée (LP) :
- Les gélules LP ne doivent généralement pas être ouvertes, sauf celles contenant des microgranules LP (qui doivent rester intactes).
- Les comprimés LP ne doivent pas être écrasés en raison du risque de surdosage dû à un effet immédiat trop intense. Exemples : FLUDEX® LP, XATRAL® LP. Des exceptions existent, comme le LASILIX® retard dont l’ouverture est possible, contrairement au MODOPAR® LP.
Formes gastro-résistantes : Empêchent la dissolution dans l’estomac pour libérer la substance active dans l’intestin, protégeant ainsi le principe actif de l’acidité gastrique (ex. : INEXIUM®).
Liste des médicaments non broyables ou non ouvrables pour administration orale (par ordre alphabétique).
Cette liste regroupe les comprimés qui ne doivent pas être écrasés et les gélules qui ne doivent pas être ouvertes.
Extraite du « Livret thérapeutique gériatrique » édité par OMÉDIT Centre – Val de Loire 3e Edition – Version 2023
Comprimés non broyables (Non écrasable – NE)
- ACEBUTOLOL (ACEBUTOLOL 200 mg ARROW LAB, cpr séc) : Chez le sujet âgé, initiation aux doses les plus faibles possibles avec une surveillance étroite.
- ACIDE FOLIQUE (ACIDE FOLIQUE 5 mg VIATRIS, cpr)
- ALENDRONIQUE ACIDE (FOSAMAX® 70 mg, cpr) : Ne pas écraser, croquer, ou laisser dissoudre dans la bouche ; risque d’ulcération oropharyngée.
- ALFUZOSINE (ALFUZOSINE LP 10 mg EG, cpr à libération prolongée) : À avaler entier avec de l’eau.
- ATORVASTATINE (ATORVASTATINE 10 mg ARROW GENERIQUES, cpr) : L’écrasement est déconseillé, bien qu’une étude soit favorable à la mise en suspension pour administration par sonde naso-gastrique.
- BACLOFENE (BACLOFENE 10 mg ZENTIVA, cpr séc)
- BISOPROLOL (BISOPROLOL 1,25 mg QUIVER, cpr) : Les comprimés ne doivent pas être mâchés.
- CALCIUM FOLINATE (LEDERFOLINE 25 mg, cpr)
- CANDESARTAN (CANDESARTAN 8 mg ARROW LAB, cpr séc) : Doit être administré en une seule prise par jour, pendant ou en dehors des repas.
- CARBIMAZOLE (NEO-MERCAZOLE 5 mg, cpr) : Le laboratoire déconseille l’administration par SNG (adhérence aux tubulures).
- CELIPROLOL (CELIPROLOL 200 mg ARROW, cpr) : L’écrasement est possible UNIQUEMENT si administration par sonde naso-gastrique, car ne doit pas être en contact avec la muqueuse buccale.
- CETIRIZINE (CETIRIZINE 10 mg ARROW LAB, cpr séc) : Administration avec une boisson avant ou pendant un repas.
- CIPROFLOXACINE (CIPROFLOXACINE 500 mg ARROW, cpr séc) : L’administration par sonde naso-gastrique est possible après broyage.
- CINACALCET (CINACALCET 30 mg MYLAN, cpr) : À avaler entier avec un verre d’eau sans broyer ou mâcher le comprimé.
- CITALOPRAM (CITALOPRAM 20 mg ARROW, cpr séc) : Administration en une prise journalière, pendant ou en dehors des repas. Goût amer.
- CLOPIDOGREL (CLOPIDOGREL 75 mg ARROW, cpr) : Prise à heure fixe, au cours ou en dehors d’un repas. Photosensible et goût amer.
- DAPAGLIFLOZINE (FORXIGA® 10 mg, cpr) : Les comprimés doivent être avalés entiers avec de l’eau.
- DIGOXINE (HEMIGOXINE 0,125 mg NATIVELLE, cpr) : À avaler avec un peu d’eau. Goût amer.
- EMPAGLIFLOZINE (JARDIANCE® 10 mg, cpr) : Prise indépendante du repas ou du moment de la journée ; les comprimés doivent être avalés entiers avec de l’eau.
- ESCITALOPRAM (ESCITALOPRAM 10 mg ARROW LAB, cpr séc) : Administration en une prise journalière, pendant ou en dehors des repas. Goût amer.
- EZETIMIBE (EZETIMIBE 10 mg SANDOZ, cpr) : Éviter de prescrire les associations fixes avec les statines.
- FINASTERIDE (FINASTERIDE 5 mg ARROW LAB, cpr)
- HYDROCHLOROTHIAZIDE (HYDROCHLOROTHIAZIDE 25 mg ARROW, cpr sécable) : Goût désagréable, prise en une ou deux prises avec ou sans nourriture.
- IBUPROFENE (IBUPROFENE 200 mg ARROW, cpr) : À avaler entier sans mâcher, écraser ou sucer. Goût amer, irritant pour la gorge.
- INDAPAMIDE (FLUDEX LP 1,5 mg, cpr à libération prolongée) : Prise de préférence le matin, avec un verre d’eau. Ne pas croquer.
- LEVETIRACETAM (LEVETIRACETAM 500 mg MYLAN PHARMA, cpr) : À prendre avec un grand verre d’eau au cours ou en dehors du repas.
- LITHIUM (TERALITHE LP 400 mg, cpr séc à libération prolongée) : Prise le soir.
- MELATONINE (CIRCADIN 2 mg, cpr à libération prolongée) : Ne pas écraser ni mâcher les comprimés. À prendre au plus près du coucher.
- METFORMINE (METFORMINE 500 mg ARROW LAB, cpr) : Administration au cours ou à la fin du repas.
- METOPROLOL (METOPROLOL 100 mg ARROW LAB, cpr séc) : À prendre pendant ou en fin de repas, toujours au même moment.
- MIDODRINE (MIDODRINE 2,5 mg ARROW, cpr) : Prise le matin de préférence avant le lever ; dernière prise du médicament au moins 4h avant le coucher.
- MOLSIDOMINE (MOLSIDOMINE 2 mg ARROW, cpr séc) : Adapter le moment de prise selon l’activité du patient.
- NEBIVOLOL (NEBIVOLOL 5 mg SANDOZ, cpr quadriséc) : Administration pendant ou hors des repas.
- NICOTINAMIDE (NICOBION® 500 mg, cpr) : Goût amer, avaler sans croquer avec un peu d’eau.
- OFLOXACINE (OFLOXACINE 200 mg ARROW, cpr séc).
- OXAZEPAM (SERESTA® 10 mg, cpr) : Non sécable.
- OXYCODONE (OXYCODONE LP 5 mg MYLAN, cpr à libération prolongée) : Comprimé à avaler entier sans être coupé, mâché ou écrasé.
Il existe des formes orodispersibles d’action immédiate et une solution buvable. - PANTOPRAZOLE (PANTOPRAZOLE 20 mg ARROW GENERIQUES, cpr gastro-résistant) : À avaler entier avant un repas, sans croquer ni écraser le comprimé.
- PARACETAMOL (DOLIPRANE 500 mg, gélule) : L’écrasement ou l’ouverture des gélules est déconseillé. Goût amer.
Surtout qu’il existe d’autres alternatives (orodispersible, effervescent et en sirop). - PAROXETINE (PAROXETINE 20 mg ARROW, cpr séc) : Prise le matin en une prise au cours du repas. Mauvais goût, photosensible.
- PERINDOPRIL (PERINDOPRIL 4 mg SANDOZ, cpr séc) : À prendre avant le repas de préférence le matin, en une prise.
- PRAVASTATINE (PRAVASTATINE 20 mg ARROW, cpr séc) : Administrer de préférence le soir, en 1 prise/jour, pendant ou en dehors des repas.
- PROPRANOLOL (PROPRANOLOL 40 mg TEVA, cpr séc).
- PYRIDOXINE (VIT B6) (BECILAN® 250 mg, cpr séc) : Avaler sans croquer avec un peu d’eau.
- RAMIPRIL (RAMIPRIL 2,5 mg VIATRIS, cpr séc) : À prendre à heure fixe, avec un peu de liquide, (avant, pendant ou après repas).
- REPAGLINIDE (REPAGLINIDE 0,5 mg ARROW LAB, cpr) : Prise au moins 15 min avant le repas. En cas de saut de repas, la prise correspondante doit être sautée.
- RISPERIDONE (RISPERIDONE 1 mg MYLAN PHARMA, cpr séc) : Prise possible pendant ou en dehors du repas.
- ROXITHROMYCINE (ROXITHROMYCINE 150 mg ARROW, cpr) : Administration de préférence avant les repas.
- SEVELAMER (SEVELAMER CARBONATE 800 mg ARROW, cpr) : Prise au cours des repas ; vigilance renforcée pour les patients présentant un risque de troubles de la déglutition.
- SITAGLIPTINE (JANUVIA 50 mg cp pelliculé) : Forme galénique non soluble dans l’eau, et non administrable par sonde entérale.
- SOTALOL (SOTALOL 80 mg ARROW LAB, cpr séc) : Prise de préférence le matin. Soluble dans l’eau.
- SULFAMETHOXAZOLE ET TRIMETHOPRIME (BACTRIM FORTE, cpr) : Administration au cours du repas.
- SULFATE FERREUX (TARDYFERON 80 mg, cpr) : Prise avant ou 2h après le repas sans thé ou café.
- TRAMADOL (CONTRAMAL LP 100 mg, cpr à libération prolongée) : Goût amer (si ouverture de la gélule). Patients > 75 ans, espacer les prises de 9 heures.
- VALACICLOVIR (VALACICLOVIR 500 mg ARROW, cpr séc) : Surveiller la bonne hydratation du patient, assurer un apport hydrique suffisant.
- VALSARTAN ET SACUBITRIL (ENTRESTO 24 mg/26 mg, cpr) : Administration pendant ou hors des repas avec un verre d’eau. Non écrasable (RCP).
- VITAMINE B1 EN ASSOCIATION A LA VITAMINE B6 ET/OU A LA VITAMINE B12 (PRINCI B®, cpr) : Avaler les comprimés avec un peu d’eau.
- ZOPICLONE (ZOPICLONE 3.75 mg ARROW LAB, cpr) : Doit être avalé sans être sucé, mâché ou coupé. Goût amer et photosensible.
Gélules non ouvrables (Gélule non ouvrable – GNO)
- CLINDAMYCINE (CLINDAMYCINE 300 mg MYLAN, gélule) : À prendre à distance (≥ 2h), des antiacides.
- FLUCONAZOLE (FLUCONAZOLE 50 mg ARROW, gélule) : À prendre de préférence à heure fixe, pendant ou en dehors du repas.
- LEVODOPA ET INHIBITEUR DE LA DECARBOXYLASE (MODOPAR 62,5, 50 mg/12,5 mg, gélule) : À prendre 30 min avant le repas, ou 2 h après la dernière prise alimentaire.
- NICARDIPINE (LOXEN LP 50 mg, gélule à libération prolongée) : Administrer avant le repas.
- PARACETAMOL EN ASSOCIATION SAUF AUX PSYCHOLEPTIQUES (LAMALINE, gélule) : À prendre avec un grand verre d’eau. Éviter la prise en fin de journée.
- SERTRALINE (SERTRALINE 50 mg ARROW LAB, gélule) : Une fois par jour matin ou soir au moment d’un repas.
(Liste vérifiée le 14/09/2025)
Particularités pour les sondes
- Interruption de l’alimentation : Arrêter l’alimentation entérale 30 minutes avant l’administration des médicaments.
- Rinçage de la sonde : Rincer la sonde à l’eau du robinet AVANT et APRÈS chaque alimentation ou administration de médicaments, et entre chaque médicament s’ils sont administrés séparément.
- Choix de la forme galénique : Privilégier les formes liquides, puis les formes à dissoudre (poudre en sachet, comprimé effervescent, orodispersible).
- Préparation du médicament : Si écrasable, broyer le plus finement possible. Mettre en suspension homogène la poudre dans 10-15 mL d’eau et aspirer avec une seringue.
- Administration : Si possible, administrer les médicaments séparément pour limiter le risque d’obstruction de la sonde. Pour les gélules à microgranules LP (ex. Skénan®), ouvrir la gélule, mettre les microgranules en suspension dans l’eau et administrer sans attendre la dissolution des microgranules.
- Reprise de l’alimentation : Reprendre la nutrition 30 minutes après l’administration des médicaments pour permettre leur résorption digestive.
- Matériel : Utiliser une seringue de nutrition neuve chaque jour pour chaque patient.
- Sonde obstruée : Ne jamais utiliser de guide. Tenter de désobstruer en poussant de l’eau tiède avec une seringue de 50 mL, remplir la seringue à moitié et essayer d’injecter puis d’aspirer parfois on peut mobiliser l’obstacle et déboucher la sonde. Certains recommandent de déboucher avec du Coca-Cola® (cela donne parfois de bons résultats).
En dernier recours utiliser une seringue de 20 ml (mais jamais une seringue plus petite car risque de rupture de la sonde).
- Le mélange de différents médicaments dans la même seringue peut provoquer des interactions physico-chimiques et une diminution de l’efficacité.
- Certains médicaments sont connus pour obstruer fréquemment les sondes, comme le Sucralfate, les antiacides en suspension (qui forment des complexes insolubles), et la Colestyramine (qui doit être diluée dans au moins 150 mL d’eau).
Médicaments boyables/ ouvrables
Liste des médicaments broyables ou ouvrables pour administration orale (par ordre alphabétique)
Cette liste comprend les comprimés qui peuvent être écrasés, les gélules qui peuvent être ouvertes pour libérer leur contenu (sans que le contenu ne soit lui-même broyé s’il s’agit d’une forme à libération prolongée, sauf indication contraire).
Extraite du livret thérapeutique gériatrique édité par OMÉDIT Centre – Val de Loire 3e Edition – Version 2023
Comprimés broyables (Écrasable – E)
- ALLOPURINOL (ALLOPURINOL 100 mg ARROW, cpr) : Peut être dispersé dans 10 ml d’eau et doit être administré immédiatement après écrasement.
- APIXABAN (ELIQUIS® 2,5 mg, cpr) : Peut être administré immédiatement après écrasement en suspension dans un liquide (eau, glucose, jus de pomme) ou une compote, ou par sonde naso-gastrique.
- ASCORBIQUE ACIDE (VIT C 500 mg ARROW, cpr à croquer) : La forme effervescente est possible uniquement en l’absence de risque cardio-vasculaire en raison de l’apport en sel.
- ATENOLOL (ATENOLOL 50 mg ARROW, cpr séc) : Soluble dans un verre d’eau en cas d’écrasement et doit être administré immédiatement en raison de son goût amer.
- BUMETANIDE (BURINEX 1 mg, cpr) : Goût amer, administration immédiate après écrasement (photosensible).
- CLOZAPINE (CLOZAPINE 25 mg ARROW, cpr séc) : Nécessite une titration à la recherche de la dose minimale efficace et un carnet de suivi NFS.
- COLCHICINE (COLCHICINE 1 mg OPOCALCIUM, cpr séc) : Peut être administré dans une compote ou un yaourt.
- FLUDROCORTISONE (FLUCORTAC® 50 µg, cpr séc) : L’administration est immédiate après écrasement dans un jus de fruit, car le médicament est sensible à l’humidité.
- FUROSEMIDE (FUROSEMIDE 40 mg ARROW, cpr séc) : Administration immédiate après écrasement (photosensible).
- HYDROCORTISONE (HYDROCORTISONE 10 mg ROUSSEL, cpr séc) : Peut être mélangé à l’alimentation.
- IVERMECTINE (IVERMECTINE 3 mg MYLAN, cpr) : À prendre avec un peu d’eau, en respectant un intervalle de 2h entre la prise et la nourriture.
- LEVOTHYROXINE SODIQUE (LEVOTHYROX 25 µg, cpr séc) : L’administration doit être immédiate après écrasement.
- MIANSERINE (MIANSERINE 10 mg ARROW, cpr) : Écrasable selon le laboratoire, avec une administration immédiate en raison d’un effet anesthésiant sur la langue.
- MONTELUKAST (MONTELUKAST 10 mg ARROW LAB, cpr) : Goût amer, sensible à la chaleur et instable dans l’eau, et doit être administré immédiatement après écrasement.
- PIVMECILLINAM (SELEXID® 200 mg, cpr) : Soluble dans un verre d’eau après écrasement, à prendre pendant les repas.
- PREDNISONE (CORTANCYL® 1 mg, cpr) : À prendre de préférence au cours d’un repas.
- PRISTINAMYCINE (PYOSTACINE® 500 mg, cpr) : Peut être écrasé dans un peu de lait ou un aliment sucré (confiture) et doit être pris pendant les repas.
- SIMVASTATINE (SIMVASTATINE 20 mg ARROW LAB, cpr) : Possède un goût amer et doit être administrée immédiatement après écrasement.
- SPIRONOLACTONE (ALDACTONE 25 mg, cpr séc) : Peut être écrasé et mis en suspension, de préférence dans un liquide sucré (sirop), en raison de son goût amer et de sa faible solubilité dans l’eau.
- WARFARINE (COUMADINE® 2 mg, cpr séc) : Peut être solubilisée dans un verre d’eau après écrasement, à prendre à heure fixe.
(Liste vérifiée le 14/09/2025)
- AMLODIPINE (AMLODIPINE 5 mg ARROW, gélule) : Peut être mélangée à une compote ou un liquide sucré pour une administration immédiate.
- FUROSEMIDE (LASILIX retard 60 mg, gélule) : Est une gélule ouvrable mais non écrasable.
- GABAPENTINE (GABAPENTINE 100 mg EG LABO, gélule) : À prendre pendant ou en dehors du repas avec un grand verre d’eau.
- MORPHINE (ACTISKENAN 5 mg, gélule) : L’administration est possible avec une alimentation semi-solide (purée, confiture, yaourt) ou dans des sondes gastriques de diamètre supérieur à 16G, avec un rinçage pulsé de la sonde.
- MORPHINE (SKENAN LP 10 mg, gélule) : La gélule peut être ouverte, mais les micro-granules à libération prolongée (LP) ne doivent pas être mâchées ou écrasées.
- POTASSIUM CHLORURE (DIFFU-K® 600 mg, gélule) : Le contenu de la gélule doit être administré sans être écrasé ou mâché.
- PREGABALINE (PREGABALINE 25 mg MYLAN, gélule) : Goût amer, administration possible après ouverture dans de l’eau, un jus de fruits, une compote ou un yaourt.
- RACECADOTRIL (RACECADOTRIL 100 mg BGR, gélule) : Goût désagréable, l’administration de la gélule ouverte est possible dans une compote ou un yaourt.
- VENLAFAXINE (VENLAFAXINE LP 75 mg ARROW GENERIQUES, gélule à libération prolongée) : La gélule est ouvrable selon le laboratoire, mais le contenu à libération prolongée (LP) ne doit pas être écrasé.
Liste des médicaments dont les formes galéniques sont destinées à être dissoutes ou dispersées. (par ordre alphabétique).
Pouvant être utilisés comme alternatives aux médicaments non broyables ou non ouvrables.
Extraite du livret thérapeutique gériatrique édité par OMÉDIT Centre – Val de Loire 3e Edition – Version 2023
Formes solubles ou orodispersibles (Soluble dans un verre d’eau – SVE)
- ACETYLSALICYLIQUE ACIDE (KARDEGIC® 75 mg, pdr pr sol buv, sachet) : Dissoudre le contenu du sachet dans un grand verre d’eau.
- AMOXICILLINE (AMOXICILLINE 1 g ARROW, cpr dispersible) : Avaler directement le comprimé avec un verre d’eau ou le dissoudre dans un demi-verre d’eau avant administration.
- AMOXICILLINE ET INHIBITEUR DE BETA-LACTAMASE (AUGMENTIN® 1g/125mg, ad, pdr pr susp buv, sachet) : Le sachet doit être dissous dans un demi-verre d’eau.
- CALCIUM CARBONATE (CALCIDOSE 500, pdr pr susp buv, sachet) : Prendre à distance (si possible 2h) des bisphosphonates, du fer (voie orale), des cyclines, inhibiteurs d’intégrases et des hormones thyroïdiennes.
- CALCIUM EN ASSOCIATION AVEC VIT D ET/OU D’AUTRES SUBSTANCES (CALCIDOSE VIT D3®, 500mg/400iu, pdr pr sol buv, sachet) : Prendre à distance (si possible 2h) des bisphosphonates, du fer (voie orale), des cyclines, inhibiteurs d’intégrases et des hormones thyroïdiennes.
- DIOSMECTITE (SMECTA® ORANGE VANILLE 3g, pdr pr susp buv, sachet) : À prendre à distance des autres médicaments (2h).
- DOMPERIDONE (DOMPERIDONE 10 mg ARROW, cpr orodispersible) : Prise avant le repas, pour une absorption plus rapide, à heure fixe.
- FOSFOMYCINE (FOSFOMYCINE 3g ARROW, ad, granulés pr sol buv, sachet) : À dissoudre dans un verre d’eau, puis administration immédiate au coucher, 2 à 3 heures après le repas, vessie vide.
- LANSOPRAZOLE (LANSOPRAZOLE 15 mg VIATRIS, cpr orodispersible) : À laisser fondre sur la langue, ou avaler entier avec un verre d’eau. Administration possible du comprimé dissous via une seringue, ou par sonde naso-gastrique.
- MACROGOL (MACROGOL 4000, 10g VIATRIS, pdr pr sol buv, sachet) : Une prise le matin dans un verre d’eau.
- MACROGOL EN ASSOCIATION (MOVICOL, pdr pr sol buv, sachet) : Une prise le matin dans un verre d’eau.
- MAGNESIUM PIDOLATE (MAG 2®, pdr pr sol buv, sachet (184 mg)) : Dissoudre les sachets dans un grand verre d’eau. À prendre avant ou pendant le repas.
- METFORMINE (comprimé oro-dispersible de metformine) : Il existe une alternative de comprimé oro-dispersible soluble dans un verre d’eau.
- METOPIMAZINE (VOGALENE LYOC® 7,5 mg, lyophilisat oral) : À laisser dissoudre sur la langue sans croquer ou dissoudre le comprimé dans un demi-verre d’eau. Prise 15 min avant les repas.
- MIRTAZAPINE (MIRTAZAPINE 15 mg BLUEFISH, cpr orodispersible) : Prise le soir, désagrégation rapide permettant une administration sans eau.
- MORPHINE (ACTISKENAN 1 MG, cpr DISP) : Soluble rapidement dans la bouche ; en cas de troubles de la déglutition, peut être dissous dans un peu d’eau.
- OLANZAPINE (OLANZAPINE 5 mg ARROW, cpr orodispersible) : À laisser dissoudre dans la bouche ; peut être dissous dans un verre d’eau ou de jus de fruits.
- OXYCODONE (OXYNORMORO 5 mg, cpr orodispersible) : Administration rapide de la dose la plus faible.
- PHLOROGLUCINOL (PHLOROGLUCINOL 80 mg ARROW, cpr orodispersible) : À dissoudre dans un verre d’eau ou à laisser fondre sous la langue.
Ne pas oublier la règle des 5 B
La préparation et l’administration des médicaments se fait sur prescription médicale écrite et horodatée (pas de prescription orale)
1. Bon patient,
2. Bon dosage,
3. Bon médicament,
4. Bonne voie,
5. Bon moment.
Ressources web
INCOMPATIBILITÉS entre médicaments
on peut vérifier sur le site STABILIS à la page https://www.stabilis.org/RechercheIncompatibilites.php#
INFORMATIONS sur les médicaments
Accessibles à tous
Base de données publique (Française) des médicaments : Lien vers site classique ou Lien vers site pour mobile
Comporte des informations très utiles classées en 3 onglets :
Fiche info – RCP – Notice
Pour les médicaments de l’urgence voir à la page mémo pharma SMUR
… des infos sur les injectables sur le site des hôpitaux universitaires de Genève. (lien vers le document pdf de 29 p.)
Menu de recherche
- Par nom (commercial) de médicament
- Par substance (DCI)
Pour les professionnels de la santé
Le site thériaque http://www.theriaque.org
Nécessite une adresse email professionnelle pour valider l’inscription
Site du Vidal en ligne, certaines rubriques de la monographie sont réservées aux professionnels de la santé
(l’accès complet nécessite un enregistrement et la fourniture d’un justificatif professionnel).
Livre conseillé
Vidal Recos®
Très bel ouvrage à l’usage des prescripteurs qui permet de consulter d’un coup d’œil une synthèse des recommandations (des sociétés savantes françaises et internationales par pathologies) thérapeutiques sous forme d’arbres décisionnels (classées par force de recommandation).
Lien vers la page de présentation officielle (non sponsorisé)
Lien vers page web d’exemple
… Quelques pages sont disponibles gratuitement sur internet
Accessibles à tous
Lien vers site classique ou
Lien vers site pour mobile
Comporte des informations très utiles classées en 3 onglets :
Fiche info – RCP – Notice
L’application 360 medics
Base de données de médicaments accessible pour tous
+ fonctionnalités (interactions médicamenteuses, RCP hors connexion, base de donnée des médicaments hors connexion) réservée aux professionnels de la santé (nécessité de télécharger un justificatif de statut professionnel)
Resrevées aux professionnels de la santé
Thériaque
Thériaque est une des 4 bases de données sur les médicaments agréées par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Son accès est exclusivement réservé aux professionnels de santé via son site internet : http://www.theriaque.org .
Et son application Thériaque Touch
est gratuite mais réservée exclusivement
aux professionnels de la santé
POSOS
Destiné aux professionnels de la santé
(gratuit mais nécessite de s’enregistrer avec une adresse email).
→ Lien vers le site POSOS
Dispose de 200 sources agrégées, fiables, pour la recherche d’interactions médicamenteuses ou quel médicament est responsable d’un effet secondaire ou des médicaments équivalents (+++)
… Sans oublier le Vidal® en ligne qui demeure une référence concernant les médicaments.
malheureusement son application hors ligne est payante (application gratuite mais contenu = abonnement payant)
Mise à jour Septembre 2025
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