Animation résumant les équipements respiratoires
- Administration d’oxygène
- Élimination du CO2
- Ventilation mécanique
- Aspiration
- Drainage pleural
- Trachéotomie
Assistance de la fonction respiratoire
L’assistance de la fonction respiratoire la plus simple consiste en l’administration d’oxygène, ce sont les moyens d’administrer l’oxygène qui sont présentés sur cette page.
Pour comprendre les défaillances respiratoires et savoir les prendre en charge il faut répondre à la question pourquoi on respire ?
La majorité répondrons : pour avoir de l’oxygène ! (C’est on ne peut plus vrai)
mais rares sont ceux qui rajoutent : et éliminer le CO2 (à prendre en compte dans de nombreuses situations)
L’hypercapnie isolée (non associée à une hypoxie) ne tue pas par contre l’hypoxie ⇒ mort,
c’est pour cela que c’est le traitement de l’hypoxie qui prime
l’hypercapnie peut provoquer la somnolence et une acidose (respiratoire qui est réversible )
Cette acidose peut entraîner des problèmes hémodynamiques (hypotension) et rendre inefficace les catécholamines (adrénaline, noradrénaline dobutamine) employée pour essayer de faire remonter la PA mais pas le décès du patient.
Habituellement on ne doit pas administrer plus de 2 l/min. d’oxygène à un insuffisant respiratoire chronique
Pourquoi ?
à cause du risque de le mettre en acidose hypercapnique
car ses centres respiratoires ne réagissent plus à l’hypercapnie
et sa respiration n’est stimulée que par l’hypoxie!
c’est pour cela que l’oxygène doit être administré avec mesure et les objectifs de SpO2 plus modestes.
Dans un contexte d’hypoxie manifeste (SpO2 < 80% + mauvaise tolérance clinique)
on peut s’affranchir (temporairement) de cette limitation
(mettre l’oxygène d’emblée au maximum : MHC à 15 l/min) jusqu’à retrouver des valeurs raisonnables (90 à 92%) de SpO2.
Garder à l’esprit que pour une personne non insuffisante respiratoire il est éprouvant (voir atroce) de descendre en dessous de 94% de SpO2,
retenez votre souffle en gardant le saturomètre et vous comprendrez ce que les patients peuvent ressentir.
Important : il est souhaitable d’avoir lu la page procédures avant de jeter un œil sur les moyens d’administrer de l’oxygène pour d’avoir une vue d’ensemble sur les moyens disponibles.
Administration d'oxygène
L’oxygénothérapie est indiquée devant toute détresse respiratoire aiguë.
SpO2 < 90 % ou une PaO2 < 60 mm Hg
sont les seuils habituellement reconnus pour administrer de l’O2
Il n’y a pas de contre-indication à l’oxygénothérapie.
↑ PaCO2
Ce risque est limité par le maintien de la SpO2 entre 90 et 95%,
Ne constitue pas une contre-indication à l’oxygénothérapie,
maîtrisé par le contrôle de la gazométrie artérielle.
Monitoring continu de la SpO2
Gazométrie (30 min à 2 h après début O2),
(si acidose respiratoire => ventilation mécanique).
PaO2 en air > 60 mm Hg ou
SpO2 en air > 90 %
Moyens d'administration de l'oxygène
Limites = 1 – 8 L/min.
FiO2 : 30 à 50 %
(Fraction Inspirées en Oxygène)
Bien que légèrement invasive
(introduction d’une fine sonde dans les fosses nasales, parfois on peut blesser et faire saigner la muqueuse nasale)
elle conserve l’avantage d’enrichir en oxygène l’air inspiré
sans donner au patient la sensation d’étouffer
(pas de risque d’hypercapnie, Comme lors de l’usage des masques dont le débit doit être > 4 L/min pour éviter le phénomène de la réhinalation de l’air et par conséquent du CO2 expiré).

Lunettes d’oxygène
Faible débit : 1 à 5 L/min.
au dessus de 6 L/min n’augmente plus la FiO2
(et la SpO2 du patient ne monte plus)
de plus le patient ressent un inconfort causé par le flux d’air dans les narines.
Inefficaces quand le patient garde la bouche ouverte.
FiO2 : 24 à 40 % (Fraction inspirée en Oxygène).
Ont l’avantage d’être confortables et généralement bien tolérées par les patients

Masque d’oxygène
Limites : 5 – 10 L/min.
FiO2 : 40 à 60 %
Le masque simple est muni d’ouvertures latérales qui permettent l’évacuation du CO2 expiré
mais si le débit d’O2 < 4 L/min.
le risque de ré-inhalation du CO2 expiré demeure.
Mal toléré par les patients hypercapniques
(leur donne la sensation d’étouffer même s’il est plus efficace sur l’oxygénation que les lunettes).
Lors de l’usage des masques le débit doit être > 4 L/min pour éviter le phénomène de la réhinalation de l’air expiré
Ne pas oublier l’humidification, sur ce type de dispositifs
surtout quand les patients sont fragiles sur le plan respiratoire.

Masque Haute Concentration (MHC)
Débit = 8 L/min – 15 L/min.
FiO2 : 40 à 90%
(Fraction Inspirées en Oxygène).
Le Masque à Haute Concentration est muni d’un réservoir souple
qui permet un enrichissement à presque 90% (cela dépends du débitmètre et de la ventilation minute du patient) en oxygène de l’air inspiré (à brancher sur la source d’O2).
Inconvénients :
Inconfortable, Gêne la toux, Empêche l’alimentation
A utiliser en 1e intention lors des désaturations
(il sera toujours temps de passer au masque simple ou aux lunettes
une fois le cap de l’urgence dépassé
et le diagnostic de l’origine de cette désaturation établi
et de préférence éliminée).
Valve de Boussignac / CPAP
(Boussignac 1989)
Dispositif qui trouve sa place entre
l’oxygénothérapie à haut débit (OHD) et la VNI
(vu qu’il permet de créer une pression positive CPAP sans nécessiter de source d’énergie électrique ou de respirateur)
et utilise des débits d’oxygène ne dépassant pas 30 L/min
(6 à 30 l/min)
Son emploi est plutôt marginal,
bien qu’il y ait un regain d’intérêt pour son utilisation,
suite à la crise du COVID-19
Pour en savoir plus aller à la page
Permet d’induire une pression positive constante (CPAP) sur les voies aériennes à l’aide d’un effet de jet, par injection de gaz à haute vitesse, à travers des canaux latéraux défléchis, créant une valve virtuelle.
Ce qui génère une pression positive relative allant de 3 à 10 cm (en fonction du débit d’oxygène) sans risque de barotraumatisme / volotraumatisme ni d’hypoventilation (vu qu’il s’agit d’une valve virtuelle engendrée par les turbulences de l’air ).
Celles nécessitant une augmentation des pressions intra-alvéolaires pour obtenir une normoxie :
- OAP cardiogénique +++
- prévention des atélectasies post-opératoires,
- sevrage de la ventilation artificielle,
- BPCO
- Pneumothorax non drainé, emphysème pulmonaire,
- Hypovolémie, Choc (la CPAP diminue le retour veineux)
- Hypertension intracrânienne,
- troubles de conscience, patient incapable de retirer le dispositif si nécessaire (pour un effort de toux par exemple) ou état d’agitation,
- Douleur thoracique évocatrice d’une souffrance myocardique
Proposée pour l’oxygénothérapie des patients COVID-19
en y ajoutant un filtre HEPA pour prévenir la dissémination des germes, par des praticiens de l’AP-HP, Hôpitaux universitaires Henri Mondor .


(consulter la vidéo suivante
publiée par la l’AP-HP 25/03/2020,
Présentée par le Dr G. CARTEAUX)




Confortable (pour le patient) +++
(évite la désagréable sensation d’avoir la gorge sèche)
Car dispose d’un système automatique de réchauffement / humidification d’air (identique à celui des respirateurs de réa. qui se branche sur la branche inspiratoire des tubulure ø 22 des respirateurs adultes, (les tubulures pédiatriques ont 15 mm de diamètre).
Utilisé en 2e intention
On rencontre le système d’oxygénation à haut débit le plus souvent dans les services de réanimation ou d’urgences.
Certains respirateur de réanimation proposent cette fonctionnalité mais des dispositifs individualisés existent :
Nous pouvons citer :
OPTIFLOW
Il est composé d’un mélangeur haut débit (branché directement sur les prises O2 et air, comme un respirateur) duquel sort une tubulure à brancher sur l’humidificateur chauffant
(sur lequel est branché une irrigation d’eau stérile)
et qui est relié au patient par la branche inspiratoire (bleu) du respirateur,
qui elle-même va vers le patient
et est connectée via des lunettes spécifiques
(cf. image canule nasale pour OHD)
Système complet d’oxygénothérapie à fort débit Optiflow®(reproduit avec l’autorisation de Fischer Paykel Health Care)
AIRVO2
Nécessite une prise d’oxygène uniquement (prends l’air directement au travers son filtre). Monitorage de la FiO2 (son réglage s’effectue en réglant le débit d’oxygène)
(pour plus d’info sur l’OHD
consulter la vidéo suivante
publiée par la SFAR 16/10/2020,
+ algorithme de prise en charge des détresses respiratoires)
(présente le modèle MR 850 de Fisher-Paykel)
Pour le montage, et le réglage consulter cette vidéo
(utilisation du model AIRVO2 réalisé par la SFAR novembre 2020)
Il est possible de consulter les vidéo du fabricant (Fischer-Paykel®)
sur cette page
Qui comporte des vidéos sur :
Introduction au système
Configuration
Utilisation
Reconditionnement
Comparatif des FiO2 obtenues selon le dispositif utilisé
Sur cette figure on se rend compte que c’est lorsque le débit des gaz administrés est très supérieur au débit inspiratoire que l’on peut maîtriser la FiO2 administrée au patient
(d’où l’intérêt de l’oxygénothérapie à haut débit)
Quand le débit d’air délivré est très supérieur au débit inspiratoire,
la FiO2 inspirée par le patient est celle délivrée par le dispositif
Mais quand le débit délivré < débit inspiratoire du patient
la différence est prise dans l’air ambiant
(Pour un débit de 4 L/min aux lunettes on a :
40 L/min – 4 L/min = 36 L/min air ambiant à 21% d’O2
soit 36 x 21% + 4 = 7.56 + 4 = 11.56 L d’O2/40 L
ce qui fait une FiO2 = 0.289)
Dans ce calcul on se rend compte que la FiO2 dépends aussi du débit inspiratoire du patient
Dans les cas plus sévère il faut envisager la ventilation mécanique.
SFAR : Société Française d’Anesthésie et de Réanimation
JRUR : Journées de Réanimation et d’Urgences Respiratoires
Mis à jour : janvier 2021
Aller vers élimination du CO2
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