Transfusions

Transfusion sanguine

La transfusion est l’administration (par voie veineuse) de sang ou de l’un de ses composants appelés produits sanguins labiles (PSL ) :

  • CGR (concentré de globules rouges), 
  • Plaquettes (CPS, CPA),
  • Plasma (PFC = Plasma Frais Congelé qui apporte des facteurs de la coagulation) 

… provenant d’un ou plusieurs sujets : «donneurs»,
à un ou plusieurs sujets appelés «receveurs».

La transfusion de sang total est devenue rare.

La transfusion est régie par des règles (immunologiques) de compatibilités à respecter selon le PSL à transfuser, qui sont le groupage ABO et rhésus au moins
(d’autres systèmes existent mais sont moins immunogènes). Le phénotype Kell est aussi réalisé systématiquement mais n’est pris en compte que pour les patients polytransfusés.

La transfusion doit être réalisée en iso groupe et iso rhésus (ou en respectant la compatibilité transfusionnelle) et avec RAI négatives
(dérogation de 21 jours si le patient n’a pas eu de transfusion, de greffe ou de grossesse les 6 mois précédents)

RAI = Recherche d’Agglutinines Irrégulières

Compatibilité transfusionnelle (pour les CGR)

  • peut donner au A, au AB et au B (mais il ne reçoit de personne d’autre).
    Donneur universel.
  • A peut donner au AB et peut recevoir du O
  • B peut donner au AB et recevoir du O
  • AB ne peut donner à personne mais peut recevoir de tous les groupes
    ⇒ Receveur universel. 
  • Un Rhésus négatif peut donner à un rhésus positif mais ne peut pas recevoir du rhésus positif.

Pour les plaquettes la compatibilité transfusionnelle est recommandée (*)  mais non obligatoire.

(*) du fait de l’expression des Antigènes ABO sur la surface des plaquettes et de la présence d’une petite quantité d’hématies dans les CP

⇒ Si transfusion de plaquettes RH D+ à une femme rhésus négatif non ménopausée, il est recommandé d’injecter 100 µg d’Ig anti-D (dans les 72h suivant la transfusion, cette injection couvre 10 CP pour 21 jours).

Pour les PFC les règles de compatibilité sont inverses
(PFC AB rhésus positif = donneur universel, car dépourvu d’anticorps).

Un PSL sorti de la banque de sang doit être transfusé dans les 6 heures. 
Il est recommandé de passer les PFC dans les 3 h et les plaquettes immédiatement.

Transfusion de Globules Rouges (CGR)

Transfusion de CGR

Les seuils transfusionnels d’hémoglobine recommandés sont :

  • 7 g/dl chez les personnes sans antécédents particuliers ;
  • 8-9 g/dl chez les personnes ayant des antécédents cardio-vasculaires
  • 10 g/dl chez les coronariens (aigus), les insuffisants cardiaque.

Volume CGR = 284 ml ± 28 (256 à 312 ml).
Les CGR sont systématiquement déleucocytés (env. 0,05 x 106 Leucocytes / CGR) 
40 g d’hémoglobine / CGR 
Durée de conservation = 42 jours avec SAG-M
(chlorure de sodium, adénine, glucose et mannitol)
(entre +2°C et + 6°C)
Durée d’efficacité (après transfusion) = 60 jours

Modalités de réalisation

Avant la transfusion de la poche LA personne qui pose le PSL (IDE, sage-femme, médecin) procède au contrôle de la concordance des documents : identité du patient à transfuser et identité mentionnée sur la fiche de délivrance du PSL,
Vérification du groupage du patient et du PSL à transfuser (iso groupe ou compatible pour les CGR et les PFC).
Vérification de l’intégrité de la poche et de la date de péremption.
Épreuve globulaire (Beth-Vincent) sur carte transfusionnelle (= contrôle ultime pré transfusionnel) uniquement pour les CGR.

Si possible sur une voie veineuse périphérique réservée à cette usage. 
L’utilisation d’une VVC, d’un PAC ou d’un PICC-LINE est possible (à condition de bien rincer à la fin et sachant que l’on ne pourra pas observer une réaction locale).

Prise des constantes (FC, PA et T°) avant la pose.

La personne qui transfuse doit rester les 15 premières minutes à côté du patient et reprendre les constantes.

Régler le débit adapté au patient. 
Généralement on passe un CGR en 1 h 30 sauf si risque d’OAP (mais pas plus de 3 ou 4 h).

Ce qui correspond à un débit d’environs 30 à 40 gouttes / minute (ne pas utiliser de régulateur de débit) pouvant être augmenté si bonne tolérance.
Chez l’enfant on table sur 1 goutte/kg/min
Sachant qu’un CGR fait environs 250 à 310 ml et que 1 ml de sang = 15 gouttes.

Chez le patient inconscient (sous anesthésie ou en réanimation sous sédation), la surveillance devra être continue car les manifestations cliniques (agitation, angoisse, sensation de malaise, de chaleur ou d’étouffement,  d’oppression thoracique, dyspnée, brûlure le long du trajet veineux, frissons, douleur lombaires) passent inaperçues.

Seuls une hémorragie en nappe, un collapsus inexpliqué, une hémoglobinurie ou une chute de la diurèse peuvent donner l’alerte.

En fin de transfusion les constantes du patient sont notées et la poche est jetée 2 heures après la fin de la transfusion (en l’absence d’incidents ou d’accidents transfusionnels).

Ne pas oublier de tracer l’acte transfusionnel dans le dossier patient (+ retourner une copie à l’ETS).

Exemple de carte transfusionnelle complétée 

Contrôle ultime au lit du patient:
Dans cette exemple les zones patient et poche sont identiques (agglutination uniquement pour le A). 
Le donneur et le receveur sont du même groupe ABO (les réactions sont identiques poche et receveur, dans cette exemple il s’agit du groupe A)

Petite simulation (< 2 minutes) qui présente les étapes de contrôle  des documents transfusionnels (fiche de délivrance du PSL, cartes de groupage, et le contrôle ultime).

Les documents peuvent différer d’un établissement à l’autre mais le principe reste le même.

Questions pratiques

Le patient doit-il être à jeun pour être transfusé ?
– Non, et le repas ne doit pas retarder la transfusion.
Le patient peut-il manger pendant la transfusion ?
– Oui.
Peut-on transfuser un patient assis dans un fauteuil ?
– Ce n’est pas souhaitable (malaise).
Le patient peut-il se lever pendant la transfusion ?
– A éviter, sinon la poche doit être sur une potence surélevée par rapport au patient car il existe un risque de contamination rétrograde si le patient est infecté

… plus d’infos sur le site de la SFVTT (Société Française de Vigilance et de Thérapeutique Transfusionnelle)

Effets secondaire

Réactions d’incompatibilité immunologique immédiate

Complication transfusionnelle la plus grave, qui met en jeu le pronostic vital du receveur.

Le conflit est dû le plus souvent à un conflit entre les Ag du CGR et les Ac du receveur (Ac naturels réguliers du système ABO, Ac immuns irréguliers …) 

Il peut aussi être lié à un conflit entre les Ac apportés par le PSL et les Ag du receveur (transfusion de PFC incompatible dans le système ABO).

Sa gravité est liée à l’hémolyse et aux complications induites « en cascade » (activation du complément, coagulation intra-vasculaire disséminée, choc, insu!sance rénale, voire décès).

Hépatite B : en provenance d’un donneur asymptomatique (fenêtre silencieuse =5 semaines avec l’antigène HbS et 3 semaines avec le diagnostic génomique viral (DGV)).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* hépatite C : La fenêtre silencieuse est de 10 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/10 millions de dons ;

* hépatite E : Risque variable.
Une qualification « VHE négatif » pour des PFC avec DGV négatif, à réserver aux patients immunodéprimés ou porteurs d’une hépatopathie chronique ;

* VIH : La fenêtre silencieuse est de 12 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* HTLV (virus pathogène et oncogène, à l’origine de leucémies et de lymphomes à lymphocytes T…).

Le risque résiduel est de l’ordre de 1/20 millions de dons ;

* CMV : primo-infection à CMV chez un patient non immunisé (20 % des adultes > 40 ans ne sont pas immunisés), après une incubation de quelques semaines, qui peut être grave chez le patient immunodéprimé.

La déleucocytation des PSL a permis de réduire le risque de transmission des virus intra leucocytaires, dont le CMV.

Hépatite B : en provenance d’un donneur asymptomatique (fenêtre silencieuse =5 semaines avec l’antigène HbS et 3 semaines avec le diagnostic génomique viral (DGV)).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* hépatite C : La fenêtre silencieuse est de 10 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/10 millions de dons ;

* hépatite E : Risque variable.
Une qualification « VHE négatif » pour des PFC avec DGV négatif, à réserver aux patients immunodéprimés ou porteurs d’une hépatopathie chronique ;

* VIH : La fenêtre silencieuse est de 12 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* HTLV (virus pathogène et oncogène, à l’origine de leucémies et de lymphomes à lymphocytes T…).

Le risque résiduel est de l’ordre de 1/20 millions de dons ;

* CMV : primo-infection à CMV chez un patient non immunisé (20 % des adultes > 40 ans ne sont pas immunisés), après une incubation de quelques semaines, qui peut être grave chez le patient immunodéprimé.

La déleucocytation des PSL a permis de réduire le risque de transmission des virus intra leucocytaires, dont le CMV.

(Transfusion related acute lung injury) = complication grave (1e cause de mortalité par transfusion)
Peut survenir après transfusion de tout PSL (Immunoglobulines +++). 
Apparaît pendant ou au plus tard 6 h après la transfusion.
Signes respiratoires → SDRA
dyspnée, tachypnée, cyanose, toux, expectoration mousseuse, fièvre, râles crépitants diffus bilatéraux ; SpO2 < 90 % en air ambiant (ou Pa/Fi < 300 mm Hg) ;
à différencier de l’OAP de surcharge dû à la transfusion
= TACO (Transfusion Associated Circulatory Overload).

Conduite à tenir = oxygénothérapie ± ventilation mécanique.

pour Transfusion Associated Circulatory Overload à différentier du TRALI.

= OAP sur la Rx pulmonaire + ↑ BNP + ↑ indices de remplissages des cavités gauches (PVC, échocardio …).

Le traitement est celui d’un OAP
oxygénothérapie ± VNI, diurétiques ± vasodilatateurs.

Des manifestations anaphylactiques peuvent survenir lors de la transfusion de tout PSL.

Causes: receveur porteur d’Ac contre un allergène présent dans le PSL (ou inversement) ou présence de médiateurs (histamine, kinines, anaphylatoxines…) accumulés par le PSL au cours de sa conservation.

Les signes sont ceux de l’anaphylaxie avec toutes les gravités possibles (4 grades).

Examens : Histaminémie, tryptasémie (immédiatement, à 2 h, à 24 h) ; dosage des Ig A et/ou recherche d’Ac anti-IgA en cas de choc ;

Conduite à tenir : arrêt de la transfusion + antihistaminiques → adrénaline.

Peut survenir lors de la transfusion de tout PSL.
Serait due à la présence de résidus leuco-plaquettaires et à la libération de substances pyrogènes, de cytokines …

La déleucocytation des PSL a permis de réduire leur survenue.

 Clinique : Non spécifique : sensation de froid, frissons, pâleur, tachycardie, parfois hypotension et le plus souvent fièvre.
PAS d’hémoglobinurie (car pas d’hémolyse)

Conduite à tenir : Arrêt de la transfusion. Recherche d’une immunisation ou une infection bactérienne. C’est un diagnostic d’élimination.

L’évolution est spontanément favorable en quelques heures. (± traitement symptomatique)

Examens biologiques : NFS plaquettes, bilirubine libre, haptoglobine, RAI, Coombs direct, recherche d’Ac anti HLA, hémocultures chez le patient et tests bactériologiques des PSL transfusés.
Permettent d’écarter une origine immunologique ou bactérienne s’ils sont négatifs.

Complications infectieuses

Détection d’Ac anti-érythrocytaires chez le receveur. Ces Ac sont appelés des Ac immuns irréguliers dans la mesure où leur production est inconstante.

Hépatite B : en provenance d’un donneur asymptomatique (fenêtre silencieuse =5 semaines avec l’antigène HbS et 3 semaines avec le diagnostic génomique viral (DGV)).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* hépatite C : La fenêtre silencieuse est de 10 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/10 millions de dons ;

* hépatite E : Risque variable.
Une qualification « VHE négatif » pour des PFC avec DGV négatif, à réserver aux patients immunodéprimés ou porteurs d’une hépatopathie chronique ;

* VIH : La fenêtre silencieuse est de 12 jours (DGV).
Le risque résiduel est de l’ordre de 1/2,5 millions de dons ;

* HTLV (virus pathogène et oncogène, à l’origine de leucémies et de lymphomes à lymphocytes T…).

Le risque résiduel est de l’ordre de 1/20 millions de dons ;

* CMV : primo-infection à CMV chez un patient non immunisé (20 % des adultes > 40 ans ne sont pas immunisés), après une incubation de quelques semaines, qui peut être grave chez le patient immunodéprimé.

La déleucocytation des PSL a permis de réduire le risque de transmission des virus intra leucocytaires, dont le CMV.

Infections banales comme la mononucléose infectieuse, le parvovirus B19…

Pathologies importées (paludisme, maladie de Creutzfeldt-Jakob)

Nouveaux virus émergents : ⇒ non-prélèvement de donneurs revenant de zone endémiques (d’Ebola,  de Dengue…).

Allo-imunisation

Détection d’Ac anti-érythrocytaires chez le receveur. Ces Ac sont appelés des Ac immuns irréguliers dans la mesure où leur production est inconstante.

Détectée au décours d’un contrôle après effet indésirable de la transfusion (conflit immunologique HLA ou HPA) ou en cas d’inefficacité transfusionnelle plaquettaire

Les antigènes des systèmes HLA = human leukocyte antigens / HPA = human platelet antigen, sont les seuls antigènes dont l’expression est significative à la surface des plaquettes (elles n’ont pas les antigènes érythrocytaires : A, B, Rhésus …) qui peuvent êtres responsables de transfusion de plaquettes inefficaces 

Cliquer ici pour plus d’infos 

Conduite à tenir

  • Arrêter la transfusion et conserver la voie d’abord
  • Relever tous les signes présentés (frissons, douleurs, prurit, érythème, signes de surcharge…)
  • Surveillance rapprochée des constantes : FC, PA, T°, FR, SpO2 et diurèse (couleur, volume)
  • Vérifier l’identité du patient et le contrôle pré transfusionnel (test ultime + documents transfusionnels)
  • Conserver les PSL administrés avec leur tubulure (renvoyer à l’ETS si nécessaire).
  • Avertir immédiatement l’ETS (pour pouvoir prendre des mesures concernant les PSL issus du même don + enquête transfusionnelle ± déclaration de l’effet indésirable). 

Médicaments habituels pour la prévention et le traitement des réactions transfusionnelles

Dexchlorphéniramine : 1 ampoule (1 mL = 5 mg) en intraveineux 

Indications : réaction peu sévère (frissons, prurit, urticaire) ou en prémédication ;

Posologie : adulte = 1 ampoule ; 
enfant de plus de 30 mois : 1/4 à 1 ampoule selon l’âge.

Paracétamol (IV) : 1 flacon (1 g ; 500 mg)

Indications : réactions fébriles ;

Posologie : adulte : 1 g;
enfant : 30 à 50 mg/kg/j de paracétamol.

Hydrocortisone : 100 et 500 mg en intraveineux ;

Méthylprednisolone : 20, 40, 120 et 500 mg en intraveineux ;

Indications : réaction allergique, de type frissons, prurit, urticaire ou en prémédication ;

Posologie : 1 à 2 mg/kg à renouveler en fonction de la sévérité de la réaction.

Furosémide (IV) : 1 ampoule (2 mL = 20 mg) ;

Indications : traitement de la surcharge volémique

Posologie :  adulte : 20 à 60 mg en fonction de la sévérité ; enfant : 0,5 à 1 mg/kg/j.

Ampoule (0,25, 0,5 et 1 mg) en intraveineux ;

Indications : collapsus, choc anaphylactique ;

Posologie : adulte : 0,5 à 1 mg à renouveler jusqu’à restauration d’une hémodynamique correcte ;

enfant : 15 µg/kg (à diluer dans 10 mL de sérum physiologique pour obtenir une concentration de 100 µg/mL).

Transfusion de plaquettes

Transfusion de plaquettes

La transfusion de plaquettes est indiquée lors d’un saignement sur thrombopénie ou à but préventif afin d’éviter une hémorragie.

Généralement, on peut transfuser en dessous de 100 000 plaquettes / mL 
(des seuils plus bas peuvent êtres tolérés suivant l’indication (cf tableaux ci-dessous)

  • En cas de transfusion massive l’apport de plaquettes doit être systématique : 1 CP /  4 à 6 CGR/PFC.
  • Au cours du choc hémorragique, outre la dilution iatrogène, sont incriminées  une coagulopathie très précoce propre au polytraumatisé et la « triade létale »  constituée de l’association coagulopathie, hypothermie et acidose.
  • La transfusion massive (TM) est l’apport > 10 (CGR) en moins de 24 heures (chez l’adulte) ou le remplacement de la moitié de la masse sanguine en moins de 3 heures.

Transfusion curative de plaquettes en cas d’hémorragie dans des situations spécifiques (G/L)

  •  100   en cas de choc hémorragique avec traumatisme crânien ou avec saignement persistant.
  • 50 – 80 en cas choc hémorragique sans traumatisme crânien
  • 50   pour chirurgie cardiaque ou hépatique
  • 30 – 50 pour HELPP syndrome

Transfusion préventive de plaquettes avant un geste spécifique (G/L)

  • 100 pour neurochirurgie ou du segment postérieur de l’œil 
  •   80 pour péridurale
  •   50 pour rachianesthésie, geste effractif ou autres chirurgies

(Extrait des recommandations de bonnes pratique, Transfusion de plaquettes, AFSSAPS)

Dans un contexte périopératoire les seuils définis ci-dessus doivent être pondérés par l’existence de circonstances qui pourraient augmenter le risque hémorragique, à savoir : 

  •  pathologie de l’hémostase associée, (CIVD);
  • altérations des fonctions plaquettaires induites par des médicaments ou des pathologies associées ;
  • hypothermie ; anémie ; 
  • état de choc persistant ;
  • sepsis.

Posologie = 0.5 à 0,7 x 1011 plaquettes / 10 Kg de poids.

Pas d’allergies ou d’effets indésirables pour la solution de conservation ou les anticoagulants.

Seuls les CP traité par Amotosalen (= solvant détergent antiviral et antibactérien) présentent une contre-indication qui est l’antécédent d’allergie à l’Amotosalen ou aux psoralènes.

Précautions d’emploi
Pour le CP traité par Amotosalen, il existe un risque de survenue d’un érythème, lors du traitement par photothérapie d’un nouveau-né.

Il existe 2 types de CP (concentrés plaquettaires):

  • Le CP issu d’aphérèse (CPA),
  • et le mélange de CPS (MCP),

Les CPA, prélevé sur 1 seul donneur par cytaphérèse, contenu ≥ 2 x10 ¹¹ plaquettes dans un volume ≤ 600 ml.
Le Mélange de Concentrés Plaquettaire Standard (M-CPS), obtenus par centrifugation de 4 à 6 unités de sang total de même groupe ABO. Contenu ≥ 1 x10 ¹¹ plaquettes dans un volume de 80 à 600 ml.

Les CP sont tous « déleucocytés » (leucocytes résiduels ≤ 1 x 106) par CP.
Il peut persister une faible quantité de globules rouges.

Conservation entre 20 et 24°C en agitation continue.
La durée de conservation est au maximum 5 jours.
L’anticoagulant présent dans les CP est l’ACD (acide citrique, citrate, dextrose) pour les
CPA et le CPDA (citrate, phosphate, dextrose, adénine) pour les MCP.

Modalités de réalisation

Avant la transfusion de la poche LA personne qui pose le PSL (IDE, sage-femme, médecin) procède au contrôle de la concordance des documents : identité du patient à transfuser et identité mentionnée sur la fiche de délivrance du PSL,

Vérification du groupage du patient et du PSL à transfuser (la compatibilité transfusionnelle est recommandée (*) pour les plaquettes, et surtout la compatibilité rhésus).
⇒ Si transfusion de plaquettes RH D+ à une femme rhésus négatif non ménopausée, il est recommandé d’injecter 100 µg d’Ig anti-D (dans les 72h suivant la transfusion, cette injection couvre 10 CP pour 21 jours).

Vérification de l’intégrité et de l’aspect (altération de la couleur ou aspect coagulé) de la poche et de la date de péremption.

PAS de test d’agglutination.

(*) du fait de l’expression des Antigènes ABO sur la surface des plaquettes et de la présence d’une petite quantité d’hématies dans les CP.

Transfuser la poche de préférence dès l’arrivée dans le service (bien que le délai réglementaire est de 6 heures comme tout PSL).
L’agitation douce et continue n’est obligatoire que dans l’ES (non obligatoire durant le transport ou dans le service destinataire).
Débit de 10 mL/min (150 gouttes/min), soit une durée de 40 minutes (et au maximum 2 heures) pour un concentré plaquettaire (CP). Le volume d’un CP ≈ 600 ml

Utiliser un transfuseur (filtre = 200 µm)

Ne pas oublier de tracer la transfusion sur le dossier patient (+ la fiche de délivrance à renvoyer à l’ES) et de noter les constantes.

Transfusion de PFC

Transfusion de PFC

* hémorragie aiguë massive (transfusion massive).

* geste à risque hémorragique associé à une anomalie de l’hémostase (patient cirrhotique) ;

* coagulopathies de consommation avec effondrement des facteurs de coagulation (CIVD)

* micro-angiopathies thrombotiques lors des échanges plasmatiques ;

* déficit en facteur de coagulation dont les fractions spécifiques ne sont pas disponibles (facteur V, facteur XI, protéine S, inhibiteur de la C1 estérase).

  • PVA – SD (= plasma frais viro-atténué par solvant-détergent) mélange de plasmas de 100 donneurs de même groupe ABO. Les pathogènes sont inactivés par l’usage d’un solvant associé à un détergent.
  • PFC – IA (PFC traités par amotosalen) pour détruire le génome des agents pathogènes) = plasma unitaire.
  • PFC – Se (= sécurisé par quarantaine) pas de traitement chimique (la libération se fait après contrôle sérologique du donneur au moins 60 jours après le don) 

Le volume est indiqué sur l’étiquette du PSL mais généralement 200 ml pour les PFC – SD; 200 à 300 ml pour les PFC – IA et compris entre 200 et 850 ml pour les PFC – Se.

Avant la transfusion de la poche LA personne qui pose le PSL (IDE, sage-femme, médecin) procède au contrôle de la concordance des documents : identité du patient à transfuser et identité mentionnée sur la fiche de délivrance du PSL,

Vérification du groupage du patient et du PSL à transfuser.
En l’absence de PFC iso groupe et iso rhésus, la compatibilité transfusionnelle est obligatoire
(les règles de compatibilités sont inversé par rapport aux autres PSL : le AB rhésus positif est le donneur universel car ne possède aucun anticorps vu qu’il doit tolérer l’antigène A, l’antigène B et l’antigène D). 

Vérification de l’intégrité et de l’aspect de la poche et de la date de péremption.

PAS de test d’agglutination.

Utilisation d’un transfuseur (filtre 200 µm).
Débit de 20 mL/min, soit pour une durée de 20 minutes (maximum 1 heure).

Ne pas oublier de tracer la transfusion sur le dossier patient (+ la fiche de délivrance à renvoyer à l’ES) et de noter les constantes.

La posologie en cas d’hémorragie est d’environ 15 mL/kg

Qualifications / Transformations

Certaines situations imposent certaines qualifications ou transformations aux PSL utilisés lorsque l’indication transfusionnelle est posée :

  • Patient immunisé contre un antigène du système Rhésus Kell (RH-KEL)
  • Femme de la naissance à fin periode procreatrice (moins de 50 ans)
  • Hémoglobinopathies
  • Affections chroniques nécessitant transfusions répétées (ex myélodysplasies)
  • Groupe sanguin rare

Pour des CGR Compatibilisés (Joindre un tube EDTA et la demande)

  • Patients présentant ou ayant présenté ou suspecté de présenter un ou plusieurs allo-anticorps érythrocytaires
  • Nouveau né ayant un test direct à l’antiglobuline positif ou né de mère allo-immunisée
  • Patient drépanocytaire

Patient immunisé contre au moins un antigène dans un système autre que RH-KEL1

Etat réfractaire lié à la présence d’anticorps anti-HLA ou d’anticorps anti-HPA chez le receveur

  • Déficit immunitaire congénital cellulaire
  • 7 jours avant et pendant un prélèvement de Cellules Souches Hématopoïétiques (auto ou allo)
  • Autogreffe: début du conditionnement et jusqu’à 3 mois après autogreffe (1an si irradiation corporelle totale)
  • Allogreffe début du conditionnement et jusqu’à 1 an après allogreffe (définitif si réaction du greffon contre l’hôte ou traitement immunosuppresseur)
  • Traitement par analogues des purines et pyrimidiques (fludarabine, pentostatine, cladribine, clofarabine, etc):
  • jusqu’à 1 an après fin du traitement
  • Traitement par SAL ou anti-CD52 ou anticorps monoclonaux anti-lymphocytes T
  • Immunosuppression T profonde hors VIH
  • Transfusion foetale et jusqu’aux 6 mois corrigés
  • Exsanguino-transfusion et transfusion massive du nouveau-né (vol>20ml/kg ou > 80ml/kg/24h ou débit > 5ml/kg/h)
  • Dons dirigés intra-familiaux
  • Transfusion de CPA HLA compatible si donneur HLA identique ou approchant
  • Déficit en IgA sérique avec anticorps anti-IgA
  • Antécédents de réactions transfusionnelles anaphylactiques majeures mettant en jeu le pronostic vital
  • Antécédents d’effets indésirables receveurs allergiques de grade de sévérité inférieur, si obstacle à la transfusion

Publication : Mars 2023 – mise à jour novembre 2023

Bibliographie

  • Traité d’anesthésie et de réanimation (4e Ed. O. Fourcade, T. Geerarts, V. Mainville, K. Samii). © 2014, Lavoisier, Paris
  • Référentiel d’Anesthésie réanimation et de médecine périopératoire (Collège national des enseignants d’anesthésie et de réanimation) © 2020, Presses universitaires François-Rabelais

Webographie